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Comment on trame: valeurs, approches, ...

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La Trame, Tisser les fils du collectif dans une visée d'émancipation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces espaces collectifs semblent aujourd'hui nécessaires pour s'extraire des transformations de société que l'on subit et s'engager dans une transformation sociale que nous aurons la force de construire (Maurel,2010*). C'est par une pédagogie du dialogue, comme le dirait le brésilien Paulo Freire*, et par un travail culturel d'éducation populaire (Maurel, 2010*), que les espaces du (des) collectif(s) peuvent devenir les laboratoires démocratiques où se confrontent les déterminismes qui nous contraignent et nos envies et nos capacités d'agir.

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L'action à plusieurs - action collective, mouvement, démarche participative, projet collectif - se construit à partir de processus internes qui sont vivants, où le pouvoir, les désir de changement, les besoins individuels et collectifs  circulent et construisent une expérience singulière du faire en commun qui peut nous restituer la conscience de notre capacité d'agir, ensemble, sur le monde. C'est une question d'apprentissages, d'organisation, comme le dirait Saul Alinsky*, rarement d'outillage, souvent d'expérience du commun. C'est ce que David Vercauteren* appelle « assemblage »: cet équilibre, instable, d'une "charpente" nécessaire, mais assez souple pour permettre le mouvement interne du collectif.

 

De même que les individus ont des os et de la chair et aussi une subtile énergie corporelle (...), un groupe a une forme extérieure et une forme intérieure (Starhawk, 1982*).

 

C'est pour cela qu'il est nécessaire, quand on veut créer des possibilités de mise en acte d'un pouvoir d'agir des personnes et des collectifs, d'agir à trois niveaux: la capacitation (s'autoriser à) et la légitimation de la personne dans un groupe; la construction de relations, d'imaginaire, d'une vision et d'une organisation collectifs; la conscientisation du contexte social dans lequel on agit avec ses contradictions, ses rapports de force et de domination, mais aussi ses possibles et ses ressources.

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Des approches qui croisent le développement communautaire, la dynamique de groupe et l'éducation populaire

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Pour mettre en pratiques nos convictions on puise dans plusieurs approches, on les détricote et on reconstruit ainsi des manières de comprendre et d'accompagner des réalités complexes. Nous pouvons par contre nommer trois approches qui sont au coeur de nos réflexions et de nos actions.

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Le développement communautaire se fonde sur la notion de communauté-territoire et cherche à soutenir la création de collectifs agissants et puissants, avec une attention particulière aux relations au sein du groupe, à la construction d'un sens et d'un objectif commun et à l'organisation collective. Le vécu du collectif dévient la base de la reconstruction d'un lien solidaire entre individus et entre "communautés" qui partagent un même environnement de vie et peuvent s'organiser ensemble pour l'améliorer.

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La dynamique des groupes, issue de la psychologie sociale et de la psychosociologie, permet d'analyser finement la dynamique relationnelle au sein du collectif. Cela permet de comprendre comment les individus font groupe, quels sont les produits de la dynamique collective (rôles, leadership, culture du groupe), comment un groupe évolue, grandit et parfois meurt, ou comment l'identité collective et l'appartenance se construisent. La dynamique de groupe invite à prendre en compte les actes autant que les ressentis, sans pour autant céder à la tentation de la psychologisation ou de la responsabilisation des individus pour se concentrer sur comment le groupe peut etre un lieu qu'on organise pour que les individus qui le composent s'y sentent bien.

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L'éducation populaire, et notamment l'éducation populaire politique, construit des contextes de conscientisation et d'apprentissage tout au long de la vie, qui permettent, collectivement, de travailler les enjeux de pouvoir qui traversent nos sociétés, nos collectifs, nos corps.

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La Trame naît de la volonté d'affirmer, d'accompagner et d'expérimenter les puissances d'agir que le collectif recèle et de la conviction que ce sont les relations entre les personnes, avec leurs fragilités et leurs possibles, à être la base des transformations sociales que nous voulons voir dans le monde qui nous entoure, de près ou de loin. ​​Le contexte contemporain sépare la sphère publique et la sphère privée, les pratiques du politique et de la participation sociale et le sujet, dans son exercice actif d'auteur de soi, de sa parole, de ses actes. Ceci semble opposer une liberté individuelle à la construction des autonomies collectives et des conditions de cette même liberté. Ainsi les individus, "libres" des contraintes du commun semblent pouvoir s'affirmer dans leur unicité, mais ils manquent de contextes où reconstruire leurs identités, engager leurs désirs et donner du sens à ces libertés.

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